Scutellaire du Baïkal : utilisations et bienfaits

La scutellaire du Baïkal est connue pour ses effets sédatifs, anti-inflammatoires et antispamodiques. Découvrez quelles sont ses propriétés !
Scutellaire du Baïkal : utilisations et bienfaits
Franciele Rohor de Souza

Relu et approuvé par la pharmacienne Franciele Rohor de Souza.

Dernière mise à jour : 27 février, 2023

La scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis) est une plante herbacée qui appartient à la famille des Lamiacées, au même titre que la menthe. Elle est également connue sous le nom de “scutellaire chinoise” ou “huang qin”, et a une longue histoire en tant que remède de la médecine traditionnelle chinoise.

En particulier, elle se distingue par sa concentration abondante en antioxydants, parmi lesquels se distinguent les flavones. Elle contient deux substances actives, appelées baicaline et baicaléine, qui ont été associées à plusieurs effets positifs sur la santé. Vous souhaitez en savoir plus sur ses utilisations et ses avantages ? Poursuivez donc votre lecture !

Scutellaire du Baïkal : composition et propriétés

En médecine traditionnelle chinoise, les racines de la scutellaire sont utilisées dans un remède traditionnel appelé huang-qin. Les Chinois utilisent cette partie de la plante depuis plus de 2 000 ans pour préparer divers remèdes.

En général, on l’utilise sous forme de décoction ou de teinture, car elle conserve ainsi une grande partie de ses propriétés. Plus précisément, elle concentre une grande variété de composés phytochimiques, dont des flavones (baicaline et wogonoside) et des aglycones (baicaleine et wogonine).

Ladite composition est associée à des effets antibactériens, antiviraux, antitumoraux, hépatoprotecteurs, anti-inflammatoires et antioxydants. Pour cette raison, la plante et ses dérivés sont utilisés pour traiter la diarrhée, les saignements, les troubles inflammatoires et les infections respiratoires.



 

Scutellaire du Baïkal : utilisations et bienfaits

Dans le système de médecine traditionnelle chinoise, les utilisations de la scutellaire sont largement étayées par des preuves anecdotiques. Pour l’instant, peu d’essais cliniques ont évalué le potentiel pharmacologique de la plante.

Des études préliminaires suggèrent que cette plante pourrait être un adjuvant dans certaines maladies. Cependant, compte tenu du manque de recherche chez l’homme, son utilisation ne devrait être que complémentaire.

Infections respiratoires

La scutellaire chinoise est utilisée comme remède naturel pour favoriser le soulagement des infections respiratoires. Ses propriétés antivirales et anti-inflammatoires aident à contrôler la congestion, la toux et l’essoufflement.

Dans le cadre d’un essai randomisé, un mélange à base de plantes connu sous le nom de shuang huang lian – qui contient Scutellaria baicalensis parmi ses composants – a montré des effets positifs dans le traitement de la bronchite aiguë chez les enfants.

Les principaux effets ont été les suivants :

  • Soulagement de la fièvre
  • Diminution de la toux
  • Réduction de la durée d’hospitalisation
  • Contrôle de la respiration sifflante et des signes thoraciques
Bronchite chez les enfants.
La scutellaire du Baïkal est considérée comme un adjuvant dans la bronchite, mais elle ne se substitue en aucun cas à un traitement médical.

Potentiel neuroprotecteur

En Chine, la scutellaire est utilisée comme remède pour stimuler la mémoire et l’apprentissage. La consommation de la plante et de ses compléments dérivés est liée à de meilleures performances cognitives. Cependant, pour l’instant, il n’y a que des études sur des animaux.

Des recherches sur des souris, partagées par Neuroscience Letters, ont déterminé que l’un des antioxydants de la calotte chinoise, la baicaléine, a une activité neuroprotectrice et diminue le risque de déclin cognitif et de maladie de Parkinson. Les chercheurs suggèrent des études supplémentaires.

Santé de la prostate

La littérature populaire indique que la scutellaire chinoise peut réduire le risque de développer une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). La population chinoise consomme ce supplément à base de plantes et l’infusion de la plante à titre préventif pour prendre soin de la prostate.

À cet égard, une étude sur la souris rapportée par Journal of Ethnopharmacology a révélé que l’extrait de racine de scutellaire chinoise supprimait les événements androgènes anormaux dans le tissu prostatique, empêchant ainsi l’apparition de l’hyperplasie bénigne de la prostate.

De son côté, American Association of Cancer Research a rapporté que la plante possède également un potentiel antitumoral contre le cancer de la prostate. Cependant, c’est un domaine qui a reçu peu de recherches.

Bien qu’utilisée en médecine traditionnelle, la scutellaire du Baïkal ne doit pas être considérée comme un traitement de première intention des maladies de la prostate.

Humeur

La scutellaire figure parmi les plantes réparatrices et sédatives, puisqu’elle aide à réduire les états de nervosité, d’anxiété, de stress et de dépression. La baicaline, l’un de ses principaux composés actifs, est liée à ces effets.

Autres utilisations possibles de la calotte chinoise

Malgré le manque d’études scientifiques, la scutellaire du Baïkal possède de nombreuses autres applications en médecine traditionnelle. Toutefois, n’y a pas suffisamment de preuves pour les emplois suivants :

  • Arthrite
  • Épilepsie
  • Hépatite
  • Athérosclérose
  • Cirrhose hépatique

Risques et contre-indications

Pour la plupart des adultes en bonne santé, la scutellaire du Baïkal est sûre et bien tolérée. Il est possible qu’elle provoque de la somnolence, bien que cela se produise généralement à fortes doses.

Une consommation excessive peut également entraîner une hépatotoxicité et une pneulçmonie. Il est essentiel de respecter la dose suggérée par le fabricant du complément.

Cependant, étant donné le manque d’études qui parlent de la sécurité de la plante, son ingestion doit être évitée dans les cas particuliers suivants :

  • Lésions hépatiques
  • Grossesse et allaitement
  • Maladies antérieures, telles que le diabète et l’hypoglycémie
  • Traitements avec des benzodiazépines, des anticonvulsivants et des médicaments contre l’insomnie
Scutellaire du Baïkal en médecine traditionnelle.
La scutellaire du Baïkal a une longue tradition dans la médecine chinoise, bien que les preuves scientifiques sur ses effets soient limitées.

Présentations et doses suggérées

La scutellaire du Baïkal est disponible sous forme de capsules, de thé, d’extraits et de teintures. Il n’y a pas d’informations précises sur la dose appropriée.

Par conséquent, il est essentiel de lire attentivement l’étiquette du produit. Souvent, il est recommandé ce qui suit :

  • Infusion : 2 ou 3 tasses par jour – 5 grammes de plante pour 250 millilitres d’eau
  • Teinture : 20 à 40 gouttes dans 120 millilitres d’eau, 3 fois par jour
  • Comprimés ou gélules : 2 par jour (le nombre peut varier selon le fabricant)



Que faut-il retenir sur la Scutellaire du Baïkal ?

La scutellaire du Baïkal est très appréciée en médecine traditionnelle pour son potentiel anti-inflammatoire, antiviral, antibactérien et antioxydant. Consommer la plante seule ou dans des suppléments à base de plantes aide à améliorer l’humeur, réduire les infections respiratoires et protéger la prostate.

Malgré cela, le manque d’études scientifiques limite son utilisation thérapeutique. Pour l’instant, il ne doit pas s’agir d’un traitement de premier choix en cas de suspicion de maladie. Il est recommandé de l’utiliser sous la supervision d’un professionnel de la médecine traditionnelle chinoise pour éviter les désagréments.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Bokelmann, J. M. (2022). Skullcap/Scullcap (Scutellaria baicalensis, Scutellaria lateriflora). In Medicinal Herbs in Primary Care (pp. 593–598). Elsevier. https://doi.org/10.1016/b978-0-323-84676-9.00070-2
  • Bonham, M., Posakony, J., Coleman, I., Montgomery, B., Simon, J., & Nelson, P. S. (2005). Characterization of Chemical Constituents in Scutellaria baicalensis with Antiandrogenic and Growth-Inhibitory Activities toward Prostate Carcinoma. In Clinical Cancer Research (Vol. 11, Issue 10, pp. 3905–3914). American Association for Cancer Research (AACR). https://doi.org/10.1158/1078-0432.ccr-04-1974
  • Cheng, Y., He, G., Mu, X., Zhang, T., Li, X., Hu, J., Xu, B., & Du, G. (2008). Neuroprotective effect of baicalein against MPTP neurotoxicity: Behavioral, biochemical and immunohistochemical profile. In Neuroscience Letters (Vol. 441, Issue 1, pp. 16–20). Elsevier BV. https://doi.org/10.1016/j.neulet.2008.05.116
  • Jin, B.-R., Chung, K.-S., Kim, H.-J., & An, H.-J. (2019). Chinese Skullcap (Scutellaria baicalensis Georgi) inhibits inflammation and proliferation on benign prostatic hyperplasia in rats. In Journal of Ethnopharmacology (Vol. 235, pp. 481–488). Elsevier BV. https://doi.org/10.1016/j.jep.2019.01.039
  • Kong, X. T., Fang, H. T., Jiang, G. Q., Zhai, S. Z., O’Connell, D. L., & Brewster, D. R. (1993). Treatment of acute bronchiolitis with Chinese herbs. In Archives of Disease in Childhood (Vol. 68, Issue 4, pp. 468–471). BMJ. https://doi.org/10.1136/adc.68.4.468
  • Limanaqi F, Biagioni F, Busceti CL, Polzella M, Fabrizi C, Fornai F. Potential Antidepressant Effects of Scutellaria baicalensis, Hericium erinaceus and Rhodiola rosea. Antioxidants (Basel). 2020 Mar 12;9(3):234. doi: 10.3390/antiox9030234. PMID: 32178272; PMCID: PMC7139475.
  • Zhao Q, Chen XY, Martin C. Scutellaria baicalensis, the golden herb from the garden of Chinese medicinal plants. Sci Bull (Beijing). 2016;61(18):1391-1398. doi: 10.1007/s11434-016-1136-5. Epub 2016 Jul 8. PMID: 27730005; PMCID: PMC5031759.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.